Sur les routes du nord du Chili
Entre le Paso de Jama qui marque l’une des frontières entre l’Argentine et le Chili et Arica, sur les routes désertiques du Nord du Chili, plusieurs attractions aussi belles que surprenantes s’offrent à vous pour un séjour aussi dépaysant qu’enrichissant, à faire en voiture ou en bus selon les envies et le budget. L’itinéraire proposé dans cet article comprend la petite ville idyllique de San Pedro de Atacama, la grande cité de Calama et la mine de Chuquicamata, les géoglyphes de Pintados, l’ancienne ville minière de salpêtre Humberstone, Iquique et la région d’Arica et Parinacota.
San Pedro de Atacama
Valle Arcoiris Atacma Chili
Perché à quelques 2500 mètres d’altitude, le village de San Pedro de Atacama est accessible en avion depuis Santiago. On peut également y arriver depuis la ville Salta, en Argentine où il est possible de trouver des bus faisant la liaison entre les deux cités.
San Pedro de Atacama est un village charmant à la température assez agréable: chaud en journée sans que ce soit accablant et assez frais la nuit. De nombreuses auberges, hôtels et campings sont au service du visiteur qui y trouvera forcément son compte. Il y en a pour tous les prix et tous les choix et il ne faut pas hésiter à en visiter plusieurs afin de comparer efficacement le rapport qualité/prix offert. Car, vu l’aspect très touristique de la région et du village, les prix montent facilement sans pour autant que la qualité suive. L’auberge Puritama, en plein centre, est un très bon choix pour un bon rapport qualité/prix. L’endroit est propre, calme et offre un charmant espace commun composé de tables de jardins à l’ombre de grands arbres et d’une cuisine grande et bien entretenue. Le camping Los Abuelos, un peu à la sortie de la ville offre également des petites chambres privées dans un lieu calme et reposant composé notamment d’une piscine très agréable et d’espaces de jeu pour enfants. San Pedro de Atacama offre également une gamme complète de restaurants, cafés, bars aux prix également très variables. Globalement on y mange très bien et les portions sont copieuses.
Enfin, la diversité de paysages et la singularité du désert d’Atacama font de San Pedro le lieu idéal d’où partir, pour des excursions d’une journée ou plus, visiter les différentes attractions du désert. De nombreuses agences propose à des prix plus ou moins élevés, des excursions dans la Valle de la Luna, Les geysers de Tatio, Valle del Arcoiris, Valle de la Muerte, La réserve Eduardo Alvaroa (Sud Lipez) et le salra d’Uyuni en Bolivie, Los volcanos, Lagunas Cejar, Laguna Miscanti et bien d’autres encore. Souvent les agences proposent de vous récupérer à l’hôtel et de vous y ramener à la fin de l’excursion. Il est également possible de louer des vélos et de visiter les attractions les plus proches de la ville par soi-même, ce qui peut constituer une option agréable pour visiter à son rythme. L’ensemble de ces lieux sont également accessibles en voiture (les routes ne sont pas bonnes cependant et un 4/4 peut-être préférable) et les visites tout à fait réalisables par soi-même. Sur place, le centre d’information touristique de San Pedro de Atacama peut fournir, pour ce faire, une précieuse information ainsi que des cartes routières avec localisation des principaux attraits touristiques et les détails correspondants (descriptions, tarifs etc.).
Calama et la mine de Chuquicamata
Mine de cuivre Chuquicamata Calama Chili
Située à 100km à l’ouest de San Pedro et accessible en bus ou en voiture depuis San Pedro ou en avion depuis Santiago, la ville de Calama est une impressionnante cité minière de 150 000 habitants en plein milieu du désert d’Antofagasta. La ville en tant que tel n’a pas grand intérêt, mais elle est située à 15km de la mine de Chuquicamata, mine de cuivre exploitée par la compagnie d’état Codelco Norte qui est la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde. Chaque jour à partir de 13h, Codelco offre une visite gratuite de la mine, un tour guidé très intéressant qui passe à travers l’histoire de la mine et de la ville aujourd’hui fantôme de Chuquicamata, le processus d’extraction du cuivre et présente le gigantesque cratère issu de plusieurs dizaines d’années de labeur.
Le départ du tour se fait au centre des visiteurs de Codelco où un bus pouvant accueillir une quarantaine de personnes, emmène le groupe et son guide à travers l’histoire du cuivre de Chuquicamata. Il est recommandé de s’inscrire à l’avance auprès de Codelco par email (visitas@codelco.cl) ou par téléphone (55-322122), mais il est également possible d’aller directement au centre des visiteurs, de s’inscrire sur la liste d’attente et d’espérer être chanceux (ce qui a fonctionné pour nous!). Il vaut mieux, dans tous les cas, arriver 30 à 15 minutes en avance car la compagnie fournit des instructions et des vêtements de sécurité (casque et gilet) avant le départ. Aussi, il est demandé de porter des chaussures fermées, un pantalon et une chemise ou un haut à manches longues pour la visite. Si l’un de ces équipements venait à manquer, vous ne serez pas accepté pour la visite.
Le tour débute à 13 heures et le retour est prévu pour 16h30-17h. Il est donc recommandé de se loger à Calama où différents hôtels et campings sont offerts. Le camping Casa del Valle, qui offre également des cabanas est très recommandable et agréable dans le béton de Calama.
Les géoglyphes de Pintados
Geoglyphes de Pintados Chili
Après Calama, en direction d’Iquique, se trouvent sur la route différents géoglyphes (gravures sur pierre effectuées par les premiers peuples des Andes) dont les plus impressionnants et mieux entretenus sont ceux de Pintados. L’endroit, très bien indiqué est accessible en voiture via la route 5 d’où il faut emprunter un petit chemin de terre de 4 km environ jusqu’au site. Depuis Iquique, il est également possible de s’y rendre via des excursions touristiques proposées par des agences. Les geoglyphes sont situés dans la reserva nacianal Pampa del Tamarugal, entretenue par la Conaf (parcs naturels du Chili) et l’entrée coûte 4000 pesos par personne (5.25 euros).
Une petite salle d’exposition expliquant l’origine des géoglyphes et une explication de leur signification marque le début de la visite qui se déroule le long d’un sentier de sel à une distance suffisamment grande des géoglyphes pour pouvoir les admirer. Pour plus d’informations, il est également possible de prendre un guide mais le sentier est marqué de petits panneaux explicatifs qui, en plus de ceux présents dans la salle d’exposition, offrent des explications assez claires. Situé en plein milieu du salar du Tamarugal, le cadre est magnifique et très photogénique. Attention cependant au soleil et à la réverbération! Prévoir un chapeau, de la crème solaire et des lunettes de soleil! À l’issue de la visite, à quelques pas du stationnement et à l’ombre de paillottes, des tables de pique-nique sont à la disposition du visiteur pour se rafraîchir et restaurer un peu.
Le site UNESCO d’Humberstone.
Oficina Humberstone Iquique Chili
À 50km de Pintados, au croisement de la route 5 avec la route 16 qui mène à Iquique, se trouve la “Oficina Humberstone y Santa Laura”. Patrimoine de l’humanité de l’UNESCO, ces deux anciennes villes minières de sapêtre (nitrate de potassium) et d’iode qui ont opéré pendant cent ans, sont assurément un incontournable! Accessibles depuis Iquique en voiture, en bus ou via une excursion organisée par une agence touristique, il faut bien prévoir 3 à 4h pour visiter pleinement le site.
Après un droit d’entrée de 3000 pesos (4 euros) par personne, vous êtes plongés au milieu d’une ville minière aujourd’hui vidée de ses âmes où les vestiges de ses habitations, de ses objets, de ses activités industrielles, culturelles et sportives sont laissées à la curiosité du visiteur qui peut passer plusieurs heures à en admirer le contenu. En effet, tout semble avoir été laissé à l’abandon, tel quel, après une désertion massive suite à un effroyable cataclysme. Objets en tout genre, machines, moteurs encore intacts, voies ferrées, théâtre, piscine, cabinet médical, marché, résidus miniers etc. sont là, à portée de vue et totalement accessibles. Le visiteur peut aller partout, jusque dans les moindre recoins même de la fonderie ou du centre de réparation de la machinerie lourde, ce qui en fait, vraiment, un lieu dynamique, incroyablement riche et photogénique à visiter.
La sécurité laisse parfois à désirer et de nombreux fils de fer, clous ou autres objets pointus jonchent le sol. Il vaut donc mieux porter des chaussures fermées pour éviter de quelconques blessures. Le soleil est également très puissant alors, comme à Pintados, chapeau, lunettes de soleil, crème solaire et gourdes d’eau sont à prévoir.
Arica et Parinacota.
Lago Chungara parc national Lauca Chili
Après Iquique, en poursuivant la route 5 vers le Nord, se trouve la ville d’Arica et la région, magnifique de Parinacota avec le parc national Lauca et la réserve naturelle Las Vicunas.
Depuis Iquique, il est possible de rejoindre Arica via un bus, en voiture ou en avion. Arica est une ville balnéaire, assez jolie par endroits, où ils est possible de se baigner en toute sécurité et à l’abri des vagues du Pacifique grâce à plusieurs anses naturelles ou artificielles qui offrent de longues plages assez calmes. Les amateurs de parapente pourront également y trouver leur compte, bien que la capitale de ce sport soit, sans conteste, Iquique (voir notamment Escuela de parapente Filght park pour cela). Le centre historique de la ville ainsi que le Moro de Arica (Cristo de la Concordia) qui offre une vue imprenable sur la ville et ses plages sont très agréables à visiter au cours d’une journée.
Ensuite, en voiture ou en excursion via une agence touristique, la vallée de Lluta avec ses villages (Poconchile, Putre, Parinacota…) et ses paysages sauvages et magnifiques est à faire. En agence, il se propose des tours organisés sur 1 à 3 journées qui comprennent, depuis la simple vallée de Lluta jusqu’au lago Chungarà, le salar de Surire et la réserve nationale las Vicunas. Il est également possible de rejoindre ces lieux en voiture (4×4 recommandé) mais il faut prévoir l’essence car les seuls points de ravitaillement sont Arica, la station de diesel Julina Lorenzo à quelques km de Poconchile et Putre. De plus, la meilleure saison pour visiter cette région de haute altitude est de mars à décembre, soit en dehors de la saison des pluies.
Putre, est une halte conseillée à la fois pour se ravitailler mais aussi pour s’adapter à l’altitude qui atteindra plus de 4400m au niveau du lago Chungara. L’hôtel Las Vicunas est un lieu idéal (quoi qu’un peu cher), pour se reposer et profiter des attractions proches de la région. Chaleureux, calme et très propre avec eau chaude, petit déjeuner complet et internet haut débit inclus, l’hôtel offre également des renseignements touristiques sur la région d’une très grande qualité. Une carte détaillée et très bien faite du parc national Lauca et de la réserve nationale Las Vicunas comprenant le salar de Surire est également disponible à la réception de l’hôtel. Depuis Putre, il est ensuite aisé de se rendre aux termes Jurasi (2000 pesos soit 2.5 euros l’entrée), a las Cuevas (observation du Viscacha, lapin des Andes), au petit village magnifique de Parinacota et enfin, jusqu’au Lago Chungara avec ses flamands roses, ses Tagua Gigante et ses volcans enneigés. Pour rejoindre le salar de Surire, il est recommandé de retourner sur Putre, refaire le plein d’essence et d’emprunter ensuite la petite route de terre située à 25-30km de Putre, qui mène au salar.
Muséé Archéologique de Azapa Arica Chili
Au retour sur Arica, passez par la vallée d’Azapa et allez visiter le musée archéologique de San Miguel de Azapa (une merveille) et dégustez les délicieuses olives de la vallée (les meilleures au monde selon les Chiliens) dans les nombreuses bodegas qui bordent la route!
Article rédigé par Elsa Ramos-Gicquel que vous pouvez retrouver sur Roadtriiippp.com et Yougophoto.com