Les vacances en bateau
Tous les jours une nouvelle plage. Les croisières permettent de s’éloigner de la foule et de changer d’horizon à chaque lever de soleil
Synonyme de liberté, les bateaux font rêver, avec ou sans voile. Disponibles sur la plupart des mers du monde, ils offrent un mode de vacances souvent plus accessibles qu’on ne le croit. Comment les choisir en évitant les tracas ? Comme pour n’importe quel autre type de vacances, tout d’abord en se renseignant sur les pays d’accueil et les différents prestataires envisagés, qui ne sont bien sûr pas aussi nombreux que les hôteliers. Les questions principales se concentrent en général sur la zone de navigation, le type de bateau et le type de loueur, mais il ne faut pas oublier la dimension humaine et la question délicate du choix des personnes partageant ces vacances.
Choisir sa zone de navigation
Tout d’abord, la première sélection s’opère en fonction de la saison : il va de soi que l’hiver se prête plus aux destinations exotiques qu’à la Méditerranée ou aux iles britanniques. Le choix est dès lors plus restreint de novembre à mars, qui voient de nombreuses bases de location de bateaux rester fermées. C’est par contre la pleine saison des Caraïbes et des Seychelles, mais aussi de la Thaïlande et des îles continents les plus éloignées telles que l’Australie et la Nouvelle Zélande, voire Fidji et la Nouvelle Calédonie. Pour celles et ceux qui sont prêts à s’offrir une année sabbatique, cette dernière zone de navigation constitue d’ailleurs un terrain de jeu idéal : ce fut le cas d’une famille suisse qui a sillonné le Pacifique Sud en catamaran pendant un an, et dont le périple est à découvrir ici. L’hiver se prête ainsi aux transatlantiques organisées spécialement pour les plaisanciers désireux de rallier les Antilles dans le cadre d’une flottille bénéficiant d’un minimum d’encadrement et de sécurité. Si l’ARC est le rallye océanique entre l’Europe et les Caraïbes le plus connu, il en existe d’autres tels que le Rallye des Iles du Soleil entre Lanzarote et Marie-Galante. Toujours dans un esprit de tranquillité d’esprit, éventuellement pour rassurer certains membres d’équipage (en général Madame), la navigation à vue (ou côtière) permet de ne jamais quitter la terre ferme des yeux. Les zones denses en îles telles que les Iles Vierges Britanniques, les fameuses BVIs très variées et très populaires chez les Américains, ou la côte adriatique encore appelée la côte aux 1000 îles, le long de la Croatie, sont particulièrement adaptées. Dans tous les cas, se faire conseiller par des amis expérimentés ou par des professionnels reste très fortement recommandé et aide à se forger une idée. Le magazine spécialisé Skippers, voile & océan propose dans ses pages de très nombreux reportages consacrés aux croisières et zones de navigation, souvent agrémentées de plongées, consultables sur la rubrique Voyages de son site.
Comment choisir son loueur ?
Si vous n’avez pas la chance d’être invité par des amis sur leur bateau ou à rejoindre un équipage de proches qui en disposent d’un, il va falloir louer une embarcation. Rien de très compliqué en soit, mais il vaut mieux demander conseil à quelqu’un qui a l’habitude et peut vous recommander un loueur. Il en existe deux types : ceux qui disposent de leur propre flotte, et les agents qui représentent tout ou partie du marché de la location. Dans la première catégorie, les leaders mondiaux historiques avec des bases presque partout dans le monde sont Moorings et Sunsail (qui appartiennent au même groupe), et Dream Yacht Charter qui a connu une très forte croissance depuis dix ans. Dans la catégorie des agents, il y en a partout, de toutes les tailles, qui revendent les produits des grands loueurs précédemment cités ou louent même des bateaux de petits propriétaires. Il est important de vérifier qu’ils connaissent bien l’état de la flotte et le sérieux des loueurs qui leur confient la commercialisation de leurs bateaux. Leurs sites internet respectifs reflètent normalement une partie du service attendu, mais comme rien ne vaut une bonne discussion entre quatre yeux pour négocier ses vacances et s’assurer que tout sera conforme à ses attentes, autant privilégier une visite en agence. Si vous êtes fixé sur une destination en particulier, il existe des petits loueurs propres à certaines régions, et un coup de fil à l’office de tourisme local pourra sans doute vous donner quelques garanties sur tel ou tel prestataire. L’idéal consiste même à se rendre sur un salon nautique tel que celui de Paris (mais aussi à La Rochelle et à Cannes), où ils exposent pratiquement tous. Passer d’un stand à l’autre permet de comparer rapidement les prestations, les destinations et les conditions de chacun, puis de se faire son idée tranquillement et de bénéficier éventuellement d’une offre salon limitée dans le temps. Ou alors il est aussi recommandé de se renseigner avant sur les uns et les autres, puis d’affiner et de se décider sur place.
Comment choisir son bateau ?
Au-delà de la taille du bateau (et donc du budget), il convient d’effectuer deux choix préalables : monocoque ou multicoque, à voile ou à moteur. Tous peuvent être loués avec équipage (obligatoirement d’ailleurs si vous ne disposez pas du permis ni des connaissances nécessaires à la conduite d’un bateau), souvent composé d’un skipper et d’une hôtesse, mais au minimum d’un skipper qui peut aussi mettre la main à pâte pour l’intendance. Mais il vaut mieux vérifier avec lui ce qui est compris ou pas, et définir au préalable le parcours que vous souhaitez effectuer, qui aura normalement été discuté au préalable avec le loueur. La location de bateaux de plaisance à moteur est plus restreinte, les grands loueurs commencent à les proposer et il s’agit souvent de catamarans. Ou alors de yachts, mais là le budget explose. Les vacances à la voile restent plus proches de la nature, le bruit du moteur n’est pas forcément la musique la plus agréable lorsqu’il s’agit de se détendre. Les voiliers sont de toute façon équipés de moteurs pour les manœuvres, ou pour aller plus vite si nécessaire. Multicoque ou monocoque ? Les puristes préfèrent la navigation en monocoque, mais les catamarans offrent un confort inégalable. A l’intérieur comme à l’extérieur, les espaces sont plus généreux, et conviennent notamment particulièrement aux familles. Chez la plupart des grands loueurs, les catamarans comprennent quatre cabines doubles, toutes équipées de leurs propres douches et WC, ainsi que de deux cabines pour l’équipage dans les pointes des coques à l’avant. Le cockpit et le salon constituent chacun des zones de vie, complétées par un espace souvent aménagé autour des filets entre les coques à l’avant. Les catamarans les plus grands et confortables sont également équipés d’un flybridge, soit un petit pont supérieur qui offre une vision panoramique.
Dernier « détail », qui vous accompagne ? De préférence des personnes qui ont déjà navigué, et que vous connaissez bien. Même avec beaucoup d’ouverture et plein d’endroits à visiter au mouillage, passer une semaine ou deux dans un espace restreint peut créer des tensions si tout le monde n’est pas sur la même longueur d’onde. Le risque est faible mais il ne faut l’éluder complètement, et cela peut arriver également dans un chalet naturellement.
Paré pour des vacances de rêve ? Un plongeon au réveil dans les eaux cristallines d’une petite crique où vous aurez l’impression d’être seul au monde, par exemple en Corse , en Grèce au Bélize ou même en Nouvelle Calédonie (http://skippers.ch/heureux-plaisancier-neo-caledonien/)